Huile d’olive Saint-Vincent : derrière le fruit, la qualité

Après les asperges et les amandes, le producteur Laurent Chabert se lance le pari de produire aussi de l’huile d’olive. Une façon de mettre en lumière son terroir de Durance. Rencontre.

Le domaine Saint-Vincent est réputé pour ses asperges mais aussi, depuis déjà plusieurs années, pour la qualité de ses amandes.

Pour compléter ce triptyque gastronomique, on pourra désormais compter sur son huile d’olive puisqu’une première production, fin 2023, est maintenant à la vente. Laurent Chabert, le responsable et véritable chef d’orchestre de cette production, a décidé de franchir le pas.

«  Cela faisait longtemps que cela m’intéressait. Mes parents en ont depuis 1998 sur la commune d’Arles. Ils avaient jusqu’à  20 hectares. C’était dans un coin de ma tête et après avoir donné la priorité à l’amande, j’ai senti que c’était le bon moment. C’est en plus quelque chose qui se marie très bien avec les asperges. Notre but, c’est de faire les choses avec du sens, dans une certaine continuité car ce sont deux symboles forts de la région », précise le Mallemortais qui veut rajouter une corde à son arc pour raconter une histoire, essayer de poursuivre une image de qualité, sur son terroir, en bord de Durance.

Après les amandes et les asperges, c’est l’huile d’olive locale que le domaine Saint-Vincent veut mettre en avant.

Une relation de confiance

La première pression, sur 3,5 hectares, avec bientôt quatre autres programmées, a permis de récolter 1 500 litres pour commencer. La difficulté réside dans le fait de pouvoir proposer une production constante d’une année sur l’autre. Il s’agit d’une huile verte, première pression à froid et il est fort probable qu’il puisse proposer une huile maturée des 2024.

Laurent Chabert a choisi le moulin de Bournissac aux Paluds de Noves pour la transformation de ses olives.

« J’ai confiance. Tu confies des kilos, tu récupères des litres, ce n’est pas rien. Avec Eric Bayol, on se connait depuis longtemps. Cela avait du sens de travailler avec lui. Nous ne sommes pas là pour faire du chiffre mais de la qualité, c’est un vrai travail d’équipe.”

Des produits identifiables

Dans ce travail de qualité, le jeune exploitant préfère évoquer les indéniables qualités nutritionnelles de l’olive plutôt que le côté or vert. “Il y a une explication de la part des nutritionnistes, des médecins, sur les bienfaits de l’huile d’olive, sur le régime crétois. A l’ère de la communication, des réseaux sociaux, nous sommes forcement davantage au courant de toutes ces vertus. On prend soin de son capital santé, c’est ça qu’il faut retenir.” Avec ses trois produits locaux identifiables à son exploitation, Laurent Chabert souhaite désormais axer son travail vers la distribution. Toujours dans une démarche au maximum, tournée vers des valeurs fortes. La nouvelle huile d’olive est en vente directe sur l’exploitation, sur le site internet du domaine Saint-Vincent ou encore à Intermarché de Mallemort, en attendant de la trouver dans des épiceries fines, au-delà de la région.

Pour mettre toutes les chances de son coté, Laurent mise aussi sur le packaging, les couleurs, l’étiquette pour attirer les passionnés. Le pont de Mallemort et le village en arrière-plan, rien n’a été oublié pour s’ancrer dans le territoire local. “C’est un terroir agricole connu et reconnu, avec la future réhabilitation du pont, cela nous semblait intéressant de pouvoir mettre en avant ce symbole fort. C’est un long processus de pouvoir réaliser sa propre huile d’olive. J’y ai mis ma touche personnelle, mon ressenti. Il faut s’adapter à son terroir. Nous sommes ici sur une terre limoneuse, extrêmement drainante, dans le sens du Mistral, le soleil tourne autour de l’olivier. Tout est pensé. On réfléchit à tout, on ne peut investir au hasard même si on sait que

 C’est une remise en question permanente. Cette production requiert beaucoup d’humilité » conclut Laurent.